En approfondissant jour après jour cette notion de gratitude, je m’aperçois à quel point l’équilibre entre donner et recevoir est subtil. L’histoire des chaussettes rouges va nous éclairer.
Annie, une amie infirmière était très investie dans son travail et rentrait souvent épuisée le soir chez elle. Trois fois par semaine, elle prenait le temps de faire le tour de son quartier pour parler aux sans abris et les aider si besoin. Un soir d’hiver, alors que la température chutait et rendait leur vie encore plus précaire et difficile, elle arrive devant Polo avec une magnifique paire de chaussettes rouges.
Le dialogue qui suit interpelle…
Annie : Polo je t’ai acheté une super paire de chaussettes, elle sont en laine très chaudes. Tiens c’est pour toi !
Polo ne dit rien, fait une grimace, prend les chaussettes puis les jettent au loin sur le trottoir…
Annie : Mais qu’est ce que tu fais, tu n’en veux pas ? C’est une super marque, elles m’ont vraiment couté cher et tu en as besoin vu le temps qu’il fait !
Polo : J’aime pas le rouge !
Annie : Enfin c’est idiot, elles sont super chaudes, franchement on s’en fout de la couleur non ?
Polo détourne le regard, hésite puis explose : Je vais te dire moi ce que j’en pense de tes chaussettes ! J’en ai rien à foutre, d’ailleurs pour tes visites c’est pareil ! De quel droit tu viens me voir ? Tu m’as jamais demandé si j’avais envie que tu viennes trois fois par semaine ! En fait tu t’en fous, c’est juste pour toi mais moi je peux crever, toi tu te donnes bonne conscience et puis tu te barres bien au chaud dans ta vie ! Dégage !
Annie écoute, s’excuse, reprend ses chaussettes et rentre complètement sonnée chez elle…
Cette anecdote a profondément bouleversé Annie et sa façon d’aller vers les autres… Nous verrons dans un prochain article comment être attentif au juste équilibre entre donateur et bénéficiaire…
C’est effectivement très tranchant. Je suis Aide soignant de profession et il m’est déjà arrivé de vivre une expérience similaire. Alors que je terminais mon tour au sein de mon service, je décidais de retourner voir un patient que j’apprécie énormément avant de m’en aller. Une fois à ses côtés, il me regarde, puis jeté un œil furtif en direct de mon sac . Il me demande: « Tu vas où ? » Je lui réponds en souriant « Je rentre chez moi. » Il me fixe et de répond à son tour: « Alors ce n’est pas la peine de venir me narguer. »
J’ai été frappé par la violence sincère de ces mots.
Donner n’est pas si évident que ça. C’est vrai. Donner c’est bien. Bien donner, c’est mieux.
Super article en tout cas !!
Merci Lémuel pour ton retour ! Ca fait toujours du bien quand des personnes au grand coeur comme toi réagissent. Et oui « bien » donner est tout un art, c’est pourquoi ce sera l’objet de l’article suivant !
mais dis donc, ..c’est fou, la dernière fois ( j’habite sur le bassin ) après avoir fait le tri dans mes cartons, j ‘englobe quelques blousons et jean que mes grands fils ne mettent plus.je décide de les porter aux quelques sans abris postés régulièrement prés de la poste, je les salue en leur spécifiant que j’ai quelques blousons chaud et des pantalons , a voir les tailles ect.. en sortant les vetemens de mon cartons. , ils regardent, en prennent quelques uns, et l’un d’entre eux me dit » ( – j’ men fous , j’aime pas pas celui la qui me va , il est rouge, j’aime pas le rouge.. moi ce que je veux c’est ton parapluie , et ramène moi des couvertures si tu peux.. ) voilà, raisonnance, du partage et du don..leur jette t-on, des choses qu’on croit être bien, ou bonnes, et devrait -on , s’enquérir d’abord de leur besoins? leurs envies, considère t on alors qu’ils n’ont plus d’envies ?
Merci pour ce beau partage ! Bonne route Pascale !
ouaw c’est violent! çà donne à réfléchir vos histoires !
merci pour ce partage
Merci fanfan ! Continuez à parcourir le blog pour y trouver des pépites !