La mort a bouleversé ma vie de façon profonde et forte plusieurs fois. Elle a stoppé mon parcours ou accéléré mon cheminement. C’est pourquoi j’ose enfin vous partager certaines de mes réflexions pour vous aider à trouver la paix du coeur.
Il y a tout juste un mois vers midi mon papa nous quittait. 80 ans d’une vie faite d’épreuves et de souffrance avec de belles éclaircies d’amour et de joie. Quand je suis arrivée près de lui vers 13h, son visage était détendu, souriant, paisible. C’était la 2ème fois que je me tenais aux côtés d’un être cher qui venait de mourir. Nous étions trois à l’entourer : Maman, ma soeur et moi. Le silence était doux, le personnel hospitalier étonné de nous voir dans cet état de sérénité. Le souffle de papa s’en était allé pour retrouver dans l’Amour tous ceux qui l’avait précédé.
Je sentais de façon juste et belle que tout était à sa place, que cet « au revoir » était parfait. Nous avions chacun pris le temps de lui parler avec le coeur pendant les deux mois où son état s’aggravait de jour en jour. Je me réjouissais pour lui, enfin il avait retrouvé son fils tant aimé, noyé accidentellement à l’aube de ses 16 ans.
La mort de papa et la mort accidentelle de mon frère alors que je venais d’avoir mon bac ont un point commun : la fin de cette vie sur terre. La façon dont j’ai vécue l’une et l’autre sont diamétralement opposées et je reviendrai dans un autre article sur mon cheminement après la mort de mon frère qui m’a anéantie pendant des années.
Ces derniers mois, j’ai appris que je pouvais accueillir la douleur sans qu’elle me ravage. La traverser, l’offrir… accepter la vulnérabilité de mon père et la mienne, sourire facilement et vivre de façon surprenante dans une même journée des émotions très contrastées : peur, tristesse, joie, colère et enthousiasme !
Loin de m’affaiblir la mort de papa me fait dire encore plus fortement que la vie est belle, que la vie est unique, qu’elle est parfaite pour me faire grandir en humanité et en humilité là où j’en suis maintenant.
Plus j’intègre que la mort fait partie de la vie, plus je peux vivre vraiment en allant à l’essentiel, en trouvant mon chemin et mes talents. « Non seulement le consentement libère l’énergie pour affronter le cours des choses mais, de plus, il a cette étrange vertu de créer de la liberté à rebours, de révéler le sens de ce qui n’en avait pas. » Martin Steffens dans Petit traité de la joie.
Il est 14h20 et je vais publier cet article… Je souris, mon regard est attiré par ce bain de soleil printanier qui embellit chaque détail. Les oiseaux chantent, la voisine fait son ménage. Je me réjouis, je suis en pleine ascension créative ! Je remercie papa pour tout ce qu’il m’a offert, pour ces cadeaux immatériels que ne vois pas encore… Il y a un mois je regardais son visage pour la dernière fois, je caressais sa main et mes yeux se remplissaient de larmes, des larmes au goût d’éternité…
Merci de dire si bien les choses comme elles sont … C’est un parfait hommage à l’homme si attachant qu’était ton père, lui que j’appréciais tellement pour sa façon de voir les choses de manière si inhabituelle, souvent décoiffante … Oui, il était ce que l’on appelait au 18ème siècle un « honnête » homme. Il me manque, comme il va te manquer. Mais rien que de pouvoir lui rendre hommage comme tu le fais prouve qu’il inspire encore à dépasser le fait que notre existence terreste est limitée.
Comme toi, je me dis qu’il y eu ce jour là grande joie quelque part là où un père et un fils se sont retrouvés … Que la paix et la sérénité continue à marquer ton existence d’ici bas, chère Claire habitée d’espérance.
Merci Pierre pour ton beau retour… Nous semons tous les jours sans forcément le voir des graines de vie et d’éternité. Gratitude !
Des larmes au goût d’éternité… C’est tellement beau. Merci d’avoir partagé un morceau de toi avec cette forte sincérité. On aime beaucoup ton état d’esprit. Tu libéres beaucoup de bonnes choses. Merci.
Merci à toi Lémuel… Oui c’était beau et fort, difficile et facile à la fois… Plus j’accepte vite ce que la Vie me donne, plus je deviens humaine, enfin j’espère 😉
Merci Claire pour ce beau et très très authentique partage 🙂
Je crois tout comme toi que la capacité à intégrer la mort de manière très concrète et presque pragmatique dans notre vie de tous les jours, nous permettrait à tous de vivre plus « justement », libéré des diverses pressions sociales .
Bref, en un mot, tous les soirs mourir … Et renaitre le lendemain matin !
Très juste Chris et merci pour ce beau commentaire, d’ailleurs je planche sur un article qui va dans le même sens… Gratitude pour la nuit qui nous régénère, qui porte conseil dit-on… qui est quelque part un tel abandon, qu’elle s’apparente aussi à une forme de mort pour repartir le lendemain encore plus vivant ! Prendre soin de son sommeil, accepter de récupérer, voir que mes limites sont des forces… Tout un sujet passionnant à explorer ! Yihaa comme tu dis, ze suis dans le flow !
Alors Goooo in ze Floooow Claire !!
Merci pour ce doux billet… On ressent bien la sérénité qui vous habite.
J’ai bien hâte de lire votre billet sur le décès de votre frère ayant moi même perdu le mien, de façon soudaine. Mais tout était beau, à sa place malgré la très grande douleur
Merci encore
Merci à vous ! On avance ensemble ! Gratitude !
Bonsoir Claire,
ma fille s’appelle Claire. J’aime beaucoup ce prénom 🙂
Je n’ai pas coutume de lire des articles de blog.
Mais j’aime beaucoup votre logo, gratitude et compagnie, de toutes les couleurs et surtout je travaille à ma prochaine conférence sur le thème de la gratitude !
Et curieusement, je lis cet article-ci alors que Maman vient de nous quitter le 8 Mars dernier, dans la paix et la lumière. A l’opposé de ce que j’ai vécu à la mort de mon père il y a 38 ans ou de mon petit-frère il y a 10 ans.
Bref, je trouve des similitudes entre nos parcours et ça me ravit 🙂
Je vais aller vous lire plus en détail et surement me régaler.
Merci à vous Claire <3
Un grand merci Marianne, votre commentaire me va droit au coeur ! Gratitude !
🙂